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À partir de demain lundi, l'exposition «15 jours de prison (ferme) ouverte» remonte le temps et dévoile les entrailles de l'ancien pénitencier, à la fois lieu de sinistre mémoire et joyau architectural.

À défaut de pouvoir visiter la prison Saint-Michel, qui n'a pas été ouverte au public pour les dernières Journées du Patrimoine pour des raisons de sécurité, le public pourra quand même s'immerger dans l'atmosphère lugubre de l'ancienne maison d'arrêt en allant découvrir l'exposition «15 jours de prison (ferme) ouverte» qui ouvre lundi à la Maison des Associations sur l'ancien site de la caserne Niel. Cette initiative du comité de quartier de Saint-Michel est une grande première. Il n'y a eu que très peu d'expositions consacrées à l'ancienne maison d'arrêt, qui occupe dans l'imaginaire collectif des Toulousains, une place très particulière. C'est à la fois un lieu de sinistre mémoire, où furent incarcérés des criminels qui ont défrayé la chronique, parmi lesquels, au début des années 2000, le tueur en série Patrice Alègre, mais aussi des résistants exemplaires et personnalités célèbres comme Marcel Langer, François Verdier, André Malraux, et des milliers d'anonymes, hommes et femmes qui y ont purgé leurs peines depuis le milieu du XIXe siècle. La prison Saint-Michel c'est aussi un monument historique au cœur de Toulouse, à la fois joyau architectural et verrue urbanistique, un immense domaine désaffecté depuis 2009 qui attire tous les regards du quartier et dont l'avenir n'est toujours pas réglé. Trois maires successifs se sont cassé les dents sur ces hautes murailles crénelées. Ira-t-on un jour y écouter l'orchestre du Capitole, dans l'auditorium que souhaite y installer Jean-Luc Moudenc. De ce lieu de mémoire et de misère, les Toulousains ne connaissent finalement pas grand-chose, si ce n'est quelques vues aériennes de la fameuse «étoile», signées notamment Jean Dieuzaide. Le lieu a toujours fasciné. Les rares fois où il fut ouvert pour les Journées du Patrimoine, ce fut le rush. L'exposition, présentée dans le cadre du pourrait donc attirer pas mal de curieux. Il s'agit d'un parcours en images dans la prison. L'expo présente près de 150 photographies dont les plus anciennes datent de 1929. Il s'agit d'un reportage réalisé par un studio parisien qui a photographié tous les pénitenciers de France. Ces images, où l'on voit quelques détenus, sont conservées à l'école nationale d'administration pénitentiaire (ENAP) à Agen. D'autres plus récentes dévoilent des locaux insalubres et démesurément vides. La photo de l'affiche est signée du rugbyman Clément Poitrenaud.

Du 1er au 10 septembre, de 10 heures à 20 heures (sauf le dimanche), maison des associations (espace Niel), rue du Férétra. Entrée libre.


Guillaume Drijard, président du comité de quartier Saint-Michel

Pourquoi ne pas avoir présenté cette exposition dans la prison Saint-Michel ?

Actuellement il n'est pas possible d'entrer dans la prison. On avait essayé de présenter trois séries de photographies pour les Journées du Patrimoine en 2013, mais nous n'avons pas eu l'autorisation, malgré le soutien de la ville. La préfecture a refusé qu'elle soit ouverte au public, essentiellement pour des questions de sécurité.

Collecter tous ces documents a été difficile ?

Oui. On y travaille à six depuis plusieurs mois. Il a fallu identifier les fonds disponibles, faire des sélections, choisir des formats, réaliser des tirages, obtenir des autorisations, payer certains droits.

Le quartier est-il toujours mobilisé pour défendre le projet prison Saint-Michel ?

Oui c'est toujours un sujet fort du quartier. En 2010-2011 nous avions obtenu 17 000 signatures à une pétition pour la sauvegarde du site. Seul le castelet est classé, mais la mairie doit réunir un comité de pilotage en septembre auquel on participera. On attend de connaître le résultat des négociations entre le maire et les ministres concernés.

 

Premiers travaux en 2015

La ville de Toulouse a dégagé 200 000 € pour la mise hors d'eau urgente des tours du castelet, envahies par les pigeons. Jean-Baptiste de Scorraille, conseiller municipal délégué à la mémoire et aux anciens combattants a annoncé ces travaux, qui auront lieu en 2015. C'est la première étape de la réhabilitation de la partie classée, constituée par la cour d'honneur où demeure le vestige d'un poteau d'exécution, et des bâtiments qui l'entourent. Le castelet doit devenir un lieu de mémoire. Marcel Langer a été guillotiné à Saint-Michel en 1943 et d'autres résistants y ont été incarcérés et torturés. L'acquisition par la Ville des bâtiments en étoile et la réalisation de l'auditorium semi-enterré sont toujours en suspens.

Dans les secrets de la prison St-Michel - 31/08/2014 ...

1. Les galeries bordées de cellules de la prison Saint-Michel, photographiées en 2012 par Clément Poitrenaud pour l'exposition «Prison Saint-Michel, dix ans après» à laquelle participaient aussi Florence At et Maurice Cuquel. Cette expo a été présentée à la maison d'arrêt de Seysses en février 2013

1. Les galeries bordées de cellules de la prison Saint-Michel, photographiées en 2012 par Clément Poitrenaud pour l'exposition «Prison Saint-Michel, dix ans après» à laquelle participaient aussi Florence At et Maurice Cuquel. Cette expo a été présentée à la maison d'arrêt de Seysses en février 2013

Tag(s) : #Prisons anciennes
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