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A paraître le 24 septembre aux éditions Zinédi « Un prince mélancolique », le nouveau roman de Martine Gasnier

. Retrouvez-la en dédicace le 3 octobre à la Librairie Le Goût des Mots à Mortagne-au-Perche.
 
Sabbioneta (Italie) 26 février 1591, le duc Vespasien de Gonzague se meurt. Avant de recevoir les derniers sacrements, il songe à ce que fut sa vie. Il se revoit, enfant solitaire, oublié par une mère indifférente. Il se souvient d’avoir puisé dans sa tristesse la force de se bâtir un destin hors du commun pour léguer à la postérité un héritage impérissable. Il fut le prince bâtisseur d’une ville utopique dédiée à Diane de Cardona, la femme aimée puis sacrifiée sur l’autel de la jalousie. Épris de l’Antiquité, il fut collectionneur, mécène, se faisant à l’occasion professeur pour les enfants pauvres. Esprit brillant mais tourmenté, oscillant entre l’ivresse de la puissance et la rage de la destruction, on n’a souvent retenu de Vespasien que sa cruauté pour qui avait le malheur d’entraver son rêve. Il mérite mieux. Sa vie fut une épopée tragique qu’il traversa jusqu’à la mort en refusant d’abdiquer devant sa quête d’absolu. La mélancolie fut sa compagne fidèle, il lui abandonna tout jusqu’à sa raison.
 
Martine Gasnier, une fois de plus, relève le défi de faire revivre un personnage historique, dont on sait bien peu de choses. Aux éléments historiques, elle mêle des épisodes romanesques qui, selon les mots d’Éliane Deschamps dans sa préface « charpentent son récit comme les saisons d’une épopée tragique ». Ce livre se lit comme on regarde un film, tant les mots de l’auteure ont cette capacité à nous transporter dans une autre époque, un autre lieu, aux côtés de personnages flamboyants ou médiocres. La mélancolie omniprésente imprègne le texte et envoûte le lecteur.
 

Lire un extrait

Préface d’Evelyne Deschamps-Pria, traductrice

Un paysage, une ville, un prince.

La grande plaine du Pô, ces terres basses dont la perspective s’étend à l’infini. Des bancs de brume traînent et s’effilochent à l’aube entre les peupliers qui scandent l’horizon ou cernent les fermes isolées.

La lumière est grise, parfois bleutée quand elle frôle les berges du fleuve.

On pense aux errances mélancoliques des Narratori delle pianure de Gianni Celati et aux photographies de son ami Luigi Ghirri qui captent cette lumière nacrée.

Sabbioneta, la ville du sable, cette cité idéale édifiée comme un rêve fou de prince bâtisseur, qui pourrait aujourd’hui, oublieuse de sa splendeur, figurer au nombre des Villes du silence de d’Annunzio.

Le duc Vespasien de Gonzague est né sur cette terre dont le silence et la mélancolie ont renforcé le tempérament atrabilaire de son enfance solitaire. Il y sombre périodiquement et se réveille dans des sursauts de violence proches de la folie. Il est alors la proie de délires où se mêlent le rêve de grandeur, la jalousie, les champs de bataille ensanglantés, les désirs de meurtre, l’amère certitude d’un amour impossible.

Il est comme le frère de ce Ferdinando Gravina qui, lui aussi, avait enfermé son épouse dans sa villa sicilienne de Bagheria et avait fait sculpter, sur les murs d’enceinte de la villa, comme pour les exorciser, les figures monstrueuses de ses hallucinations.

Comme tous ceux qui s’aventurent dans ces contrées, Martine Gasnier a succombé au charme désuet de Sabbioneta, à son silence, à sa mélancolie. Elle a voulu retrouver ce prince bâtisseur et a recousu patiemment le tissu de sa vie, les lambeaux de son esprit tourmenté, comblant les lacunes grâce à son imagination poétique et laissant en suspens, pour le lecteur, énigmes et mystères. Aux éléments historiques elle entrelace des épisodes romanesques qui charpentent son récit comme les saisons d’une épopée tragique.

Ce prince est désormais pour nous une des grandes figures de la mélancolie : celle qui greffe sur l’euphorie de la puissance et de la passion, la rage de la destruction et de l’anéantissement.

Martine Gasnier est née en Normandie. Docteur en histoire du droit, l’écriture a toujours accompagné sa vie. Elle a notamment collaboré avec de nombreux peintres et sculpteurs à la réalisation de catalogues d’exposition ou de projets artistiques où se mêlent textes et œuvres visuelles. Privilégiant jusqu’alors le genre littéraire de la nouvelle, dont plusieurs recueils ont été publiés, elle signe un premier roman avec L’Affaire Julie Clain, Prix de Littérature 2020 Lions Clubs Normandie. Son style sobre et poétique laisse toute sa place à l’émotion et plonge au coeur de l’humain. Son deuxième roman, Itinéraire d’un révolté, paraît, toujours aux éditions Zinédi, en septembre 2019.

Portrait du jour de Martine Gasnier sur le site Criminocorpus

 

Les éditions Zinédi proposent des romans et nouvelles d’écrivaines et écrivains de langue française.

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Tag(s) : #Romans - Essais - Polars - Thrillers
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