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http://www.pariszigzag.com/wp-content/uploads/2011/07/expo-maya-paris.jpgVases, bijoux, stèles, instruments de musique, figurines, pointes d’obsidienne… Le musée du Quai-Branly présente plus de 160 pièces tirées principalement du musée d’Archéologie et d’Ethnologie de la ville de Guatemala. Dans un parcours simple (certains diront simpliste) qui suit la chronologie, les grands thèmes de la civilisation maya sont abordés : la religion, la hiérarchie et la structuration de la société, le calendrier, la langue. Pas un mot en revanche sur les rituels anthropophages, bien attestés dans la culture maya. Ce thème reste-t-il tabou ?

A la période préclassique (2000 av. J.-C.-250 ap. J.-C.) domine le site d’El Mirador (au nord du Guatemala), bâti entre 1000 et 800 av. J.- C., qui présente une architecture monumentale sans précédent (une pyramide culmine à 72 mètres de haut). Est exposée la reconstitution d’un bas-relief mis au jour en 2009 sur ce site et datant de 300 av. J.-C. : un homme y porte une tête dont s’échappe une volute de sang. C’est une scène tirée du mythe de Popol Vuh, le récit des origines maya. Des frères jumeaux vont chercher la tête de leur père assassiné dans le monde souterrain et le vengent – ils deviendront le Soleil et Vénus. On a longtemps refusé de voir dans ce mythe une origine purement indigène. La découverte faite sur le site d’El Mirador, l’une des plus anciennes références à cette légende, lève toute ambiguïté.

A la période classique (250-1000), deux cités se disputent la prééminence, Tikal et Calakmul (aujourd’hui au Mexique). C’est l’âge d’or de la civilisation, celle des pyramides monumentales. Les Mayas ne sont pas isolés. En témoigne le décor de certains objets, comme un vase cylindrique découvert à Tikal, qui porte le visage de Tlaloc, dieu de la pluie de la cité de Teotihuacan, la grande cité bâtie sur le plateau mexicain. Il faut peut-être y voir la preuve de la présence de populations venues du nord. De belles pièces de céramique de Tikal sont présentées, notamment un récipient dont le couvercle est orné d’une tête de jaguar. Le reste du corps est peint. Autour, des cercles qui symbolisent l’au-delà aquatique.

Une question continue à dominer les débats : pourquoi les grands sites mayas ont-ils été abandonnés vers 900 ? Invasions, poussée démographique, sécheresses, crise sociale et politique interne ? L’exposition ne tranche pas. Mais insiste, contrairement à l’idée d’une disparition de la civilisation maya, sur sa continuité : elle se déplace au nord et au sud. Une mutation qui n’est pas que géographique. Les représentations artistiques notamment changent avec l’apparition d’éléments décoratifs en métal. Certaines pièces sont surprenantes, comme cette lame de silex qu’on appelle un « excentrique » : sa découpe dentelée montre que son usage n’était pas utilitaire, mais uniquement symbolique.

Les Mayas eux non plus n’ont pas disparu. Ils vivent toujours au Guatemala, conservant leur langue et des rites particuliers, héritage d’un syncrétisme entre christianisme et rites locaux. En témoigne une série de photos présentant notamment la vénération de Maximon, la cigarette à la bouche, mélange de saint Simon et d’un dieu maya. Aujourd’hui, au Guatemala, plus de la moitié de la population est maya.

Les Mayas n'ont pas disparu

Par Héloïse Kolebka

Jusqu’au 2 octobre 2011 – Paris.


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