Jaurès assassiné - Procès de Raoul Villain

Archive de presse septembre 2009 - Raoul Villain qui, à la veille de la déclaration de la Première Guerre mondiale, tire deux balles de revolver contre Jean Jaurès au café du Croissant à Paris, est le fils du greffier en chef du tribunal de Reims. Ce garçon, qualifié d'instable, est né dans la ville des sacres le 19 septembre 1885. Après des études à Saint-Joseph puis au lycée public de Reims, il entreprend une formation agricole en Ille-et-Vilaine, mais l'expérience qu'il tente dans le Rethélois est un échec. Il opte alors pour des études d'archéologie à Paris et, pour ce faire, devient surveillant dans un collège qui le renvoie en 1912. Il milite également aux Jeunes amis d'Alsace-Lorraine. On le dit membre du Sillon. Nationaliste déclaré, il tient à plusieurs reprises des propos menaçants contre Guillaume II, mais aussi Joseph Caillaux et Jean Jaurès. Il qualifie le leader socialiste de « vrai danger pour la patrie ». Alors qu'il enterre sa grand-mère à Reims, le 24 juillet 1914, il tient des propos d'une rare violence contre le député SFIO : « Il y a des politiques à l'heure actuelle qui mériteraient la mort car ils font le jeu de l'Allemagne ». Le 31 juillet, il blesse mortellement Jaurès. Incarcéré pour homicide volontaire pendant cinquante-six mois, il est acquitté aux assises, à la surprise générale, le 29 mars 1919. Son état mental a, semble-t-il, été déterminant sur le verdict… Plus étonnant, sa veuve, est condamnée aux dépens. Les socialistes crient alors leur indignation : « Jaurès a été tué deux fois ». Villain sera tué par des républicains espagnols en 1936 dans sa maison des Baléares.

L'assassin de Jaurès était un Rémois

Publié le jeudi 03 septembre 2009

http://www.lunion.presse.fr/article/a-la-une/lassassin-de-jaures-etait-un-remois

Hervé CHABAUD

Le 31 juillet 1914 vers 9h40, Raoul Villain, 28 ans, fils du greffier du tribunal civil de Reims, tire sur Jean Jaurès, l'atteignant en pleine tête. Il tente de s'enfuir, mais est arrêté immédiatement. Ce texte montre qu'il ne s'agit pas de l'acte d'un fou, mais bien d'un acte délibéré et prémédité. Comment, alors qu'il a revendiqué son acte, fut-il finalement acquitté? Voici un compte rendu parfaitement exact du procès de l'assassin de Jean Jaurès. Il peut être lu sous un angle aussi bien historique, politique, juridique, que psychologique.

Le procès de l'assassin de Jaurès

Éditions Pagala, sept. 2010, 456 p.,