Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

http://www.decitre.fr/gi/78/9782296060678FS.gifDocument 2008 - Le 3 décembre 1956 un homme de 35 ans, prêtre de son état, assassine sa jeune maîtresse après avoir tenté de lui donner l'absolution.

Puis lui ayant ouvert le ventre, il la libère de son enfant de 8 mois qu'il baptise et poignarde. D'où vient, où va le crime dans la préméditation de sa logique inconsciente ? Car, pas plus que le diable, le monstre d'Uruffe ne tombe du ciel ni de l'enfer. Une " sombre fraternité " nous unit à cet homme perdu dans sa nuit - notre nuit - et si un dieu l'attend, au détour du " sexe et de l'effroi ", il est aussi l'un de nous.

Le double crime de l'abbé Desnoyers, curé d'Uruffe

Jean-Pierre Bigeault

Broché

Paru le : 01/07/2008

Éditeur : L'Harmattan

Collection : Sexualité humaine



L'auteur en quelques mots en 2008 ...

 

Psychanalyste, Jean-Pierre Bigeault a mis à profit sa première expérience d'éducateur et d'enseignant pour éclairer la place de l'inconscient dans le projet d'éduquer ou de former l'autre.


Il s'est attaché à montrer que la violence des interdits qui condamnent l'accès au savoir - ne fût-ce qu'en en détournant le sens - continue de frapper, y compris à travers les institutions qui, dans le prolongement de la famille, prétendent détenir et protéger la vérité. La poésie reste pour Jean-Pierre Bigeault l'ultime recours. Elle écoute aux portes verrouillées et parfois les traverse sans bruit.

 



Folie meurtrière : le curé d’Uruffe est mort

En 1956, Guy Desnoyers a assassiné sa maîtresse de 19 ans,  lui a ouvert le ventre pour tuer l’enfant qu’elle portait.. Archives en PDF

Publié le 14/10/2010



http://media.paperblog.fr/i/65/654392/cure-duruffe-L-1.jpegIl est une heure du matin en ce mardi 4 décembre 1956 quand la jeune Régine, alors enceinte, est retrouvée morte, tuée d’une balle dans la nuque. A ses côtés git le cadavre de son enfant poignardé. Le mardi 5 décembre, la nouvelle plonge cette fois le village la stupeur : Guy Desnoyers, 37 ans, curé du village, vient d’être placé en garde à vue.

Après avoir tenté de jouer du secret de la confession, l'abbé avoue Ses aveux sont insoutenables : après avoir tué la jeune femme qui portait son enfant, il ouvre le ventre de sa victime et en sort l’enfant….Avant de lui planter la lame de son canif dans le coeur, il prend soin de pratiquer le baptême. Puis, sauvagement, il taillade son visage pour effacer la moindre trace de ressemblance qui aurait pu le confondre.Immédiatement après ses aveux il ajoute : "Ce que je demande avant tout, c'est de ne plus redevenir curé d'Uruffe."et "Tout s’est passé comme si ce n’était pas moi, comme si je ne savais pas qui a fait ce mal".

Le crime avait été précédé d'un premier scandale. une contremaîtresse dans une verrerie de la région colporta au début de 1955 la nouvelle que Michèle L, une de ses subalternes, n'était point absente du village à cause d'une anémie, mais à cause d'une maternité dont l'auteur était l'abbé Desnoyers lui-même. Gilbert Desnoyers apprit la chose et la menaça de poursuites judiciaires. Elle vint s'excuser auprès de sa "victime". On allait établir ultérieurement que la contremaîtresse disait vrai et que Desnoyers avait ordonné à sa jeune maîtresse, alors âgée de 16 ans, d'abandonner l'enfant. Il tient le village par sa fonction de prêtre, le villageferme les yeux "Même si tout le monde savait, mon père m'aurait fichu une raclée si j'avais accusé monsieur le curé", commentera un habitant bien plus tard, qui voyait des amoureuses "aller avec" le prêtre.

 

C'est ensuite que Desnoyers eut comme maîtresse, Régine Fays, une de ses paroissiennes âgée de 19 ans. Contrairement à Michèle L . . . , Régine, enceinte, ne voulut pas s'exiler pour donner naissance à son enfant. Elle consentait à garder le secret sur sa maternité, mais ne voulait pas d'un accouchement clandestin. Ses parents acceptaient l'enfant qui allait naître sans poser de questions, eux non plus. Mais Desnoyers redoutait de nouvelles dénonciations auprès de l'Évêché. Il redoutait aussi que l'enfant ne lui ressemble.

http://i31.servimg.com/u/f31/09/02/30/17/uruffe11.jpgLe procès s'ouvre à Nancy en janvier 1958. Un chroniqueur decrit Desnoyers : "Bien plus que le repentir, c'est la peur, l'angoisse que reflète son visage osseux, aux grandes oreilles décollées, aux yeux fuyants qui, derrière les lunettes, semblent ne pas pouvoir regarder en face. Grand maigre, pauvrement vêtu d'un costume noir dont les revers se croisent très haut, comme ceux d'une soutane, sans cravate, le col de sa chemise blanche bâillant, Desnoyers serre convulsivement dans sa main droite un petit crucifix que sa paume dissimule presque entièrement. "Aux questions qui lui furent posées par le président, l'accusé répond par monosyllabes. De sa vie privée, le président dira à la fin du procès: "Ce fut une vie marquée de la plus vulgaire lubricité. "On apprit, notamment, au cours du procès, les multiples mensonges de ce prêtre déchu et le fait qu'il acceptait même de l'argent de ses maîtresses "pour ses oeuvres". Le premier témoin entendu fut Mme Fays. Elle employait encore les mots "M. l'abbé" en parlant de l'accusé qui, dit-elle, s'acharne à lui faire croire que le père de la fillette de Régine était un soldat de Rehon. Durant ce témoignage, Desnoyers éleva subitement la voix pour dire: "Depuis quatorze mois, je n'ai pas passé un seul jour sans prier pour Régine." Et Mme Fays avec véhémence lui lança: "Et moi? Combien j'en passe et combien j'en ai encore à passer!"

Le procureur dans son réquisitoire réclama la peine de mort : "Je ne sais si ce Dieu que vous avez ignominieusement servi aura pitié de vous à l'heure, peut être proche, de votre mort. Moi, je ne connais que la justice des hommes et je sais qu'elle ne peut vous pardonner." Ce à quoi l'avocat de Desnoyers répondit : "Je vous demanderai de ne pas le faire mourir. Ce droit n'appartient à personne. La loi permet de punir sans faire mourir." Les jurés en compagnie du président du tribunal et de ses deux adjoints délibérèrent durant une heure et 40 minutes avant de revenir avec un verdict de culpabilité et une peine de bagne à perpétuité pour le prêtre déchu.

Le village a voulu oublier le crime qui l'a propulsé à l'avant-scène des médias au milieu des années 50. Oublier le scandale et l'opprobre. La mairie s'est dotée d'un site Internet qui vante les prairies et la douceur de vivre de sa commune. La tombe a disparu. C'est désormais un curé itinérant qui officie, et plus personne ne vit au presbytère. Guy Desnoyers en 1978, devenu le plus ancien prisonnier de France, il a été libéré après vingt-deux ans de détention. Depuis, on perd sa trace. L'Eglise, conformément à sa tradition médiévale de saint refuge pour les parias, a-t-elle protégé sa sortie ?

http://boomer-cafe.net/version2/index.php/Faits-divers-des-annees-50/60/Le-cure-d-Uruffe.html

 

Le curé d'Uruffe

Faits divers des années 50/60

 

 

A consulter sur le sujet


>> Le jour de la colère de Dieu
roman de JF Colosimo (lien Alapage)
>> Trois crimes rituels livre de M Jouhandeau (lien Alapage)


Le crime d'Uruffe en littérature

Trois crimes rituels
de
Marcel Jouhandeau
(les amants de Vendôme, le procès Evenou-Deschamps, le crime du curé d'Uruffe)

Le troisième crime examiné est celui du curé d'Uruffe, c'est pour Jouhandeau un homme piégé, acculé par ses illusions et ses fantômes et l'occasion d'une méditation sur le sacerdoce et la sorte de déraison toute catholique de ce misérable qui demeure prêtre au plus profond de ses forfaits.

Le jour de la colère de Dieu
de Jean-François Colosimo

Après vingt-deux ans de bagne et de prison, le curé d'Uruffe devait se retirer dans un monastère. Ce roman l'y rattrape pour une simple journée rythmée les lectures saintes, les sacrements, et où il rumine, se remémore, répète son sacrilège et blasphème. Journée singulière, scandée par les grands récits sacrificiels de la Bible, d'Abraham au Golgotha, et où il connaît solitude, tourments infernaux. Dieu s'est-il suicidé par une nuit hivernale, sur un chemin de Lorraine, au cœur de l'Europe, au milieu du siècle ? Récit sans concession, à la fois chronique policière et investigation théologique.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :