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http://www.decitre.fr/gi/30/9782845612730FS.gifDocument 2006 - 1947: " l'année terrible " ! En ce temps de guerre froide, marqué par la rupture du tripartisme et des grèves à répétition, les nostalgiques de Vichy relèvent la tête et sont rejoints par d'anciens résistants mordus de l'anticommunisme. On parle de " Plan Bleu ", de " Maquis noir ", de " Mouvement anticommuniste (MAC) ".


Des arrestations sont opérées à Chamalières, près de Clermont-Ferrand, à Lamballe (Côtes du-Nord) et plus tard dans le pays de Montbéliard. Le ministre de l'Intérieur, Édouard Depreux, prend cette affaire très au sérieux et la dévoile à la presse, le 30 juin 1947. Quelle est l'importance-de ce complot de l'extrême droite contre la IVe République ? Sa découverte ne vient-elle pas à point nommé, après le départ des ministres communistes, pour tenter de faire croire que le gouvernement Ramadier se bat sur deux fronts et rallier à lui toutes les forces démocratiques ?

Le Plan Bleu - Un complot contre la république en 1947

Jean-Marie Augustin

Broché

Paru le : 15/10/2006

Éditeur : Geste Editions

 

 

L'auteur en quelques mots en 2006 ...

 

Agrégé des facultés de droit, Jean-Marie Augustin est professeur à l'université de Poitiers où il enseigne l'histoire des institutions.

 

 

 

Commentaire proposé par Laurent Boussaton - Non, les débuts de la IV° république ne furent pas un long fleuve tranquille, loin de la, avec en cette année 1947 des grèves insurrectionnelles d'un côté et une tentative avortée de renversement de la république de l'autre.

 

Donc, le plan bleu* visait au renversement de la république par un coup d'état en lui substituant un directoire investi de pouvoirs dictatoriaux.

 

Lors d'une phase pré-insurrectionnelle, il était prévu de recenser toutes les cellules communistes ainsi que les unités militaires stationnées en Bretagne; le centre du complot se trouvant à Lamballe.

 

La phase insurrectionnelle, le jour J, verrait alors la Bretagne découpée en sept zones, la création d'un service de protection, la proclamation de la loi martiale, un appel aux officiers d'active et de réserve des régions concernées en vue de la constitution de deux importants groupements armés à Rennes et Vannes et l'attaque de la prison de cette dernière ville.

 

Puis le groupe de Rennes renforcé d'éléments de la gendarmerie et de l'armée devait isoler Paris en se saisissant des centraux téléphoniques et télégraphiques, de la radio et des centrales électriques puis attaquer la prison de Fresnes pour y délivrer des prisonniers politiques. Une colonne venant d'Allemagne et comprenant une division blindée devait venir renforcer les insurgés.

 

Puis dans les territoires dit libérés, les administrations devaient être placées sous le contrôle directe de gouverneurs généraux des régions libérées devant prendre immédiatement les mesures suivantes: mobilisation générale; dissolution du parti communiste avec interdiction de reconstitution sous peine de mort; suspension de tous les partis politiques, des associations d'anciens combattants, des syndicats, de la liberté de la presse; autorisation des seuls cultes chrétiens; interdiction du droit de grève sous peine de mort; enfin les réunions publiques seraient interdites sauf autorisation.

 

Bref l'objectif de la conjuration était l'abrogation de la constitution de 1946 et des lois promulguées depuis la libération pour revenir provisoirement aux institutions de la III° république en attendant une nouvelle constitution. Création d'un directoire national de cinq membres ayant grade de général d'armée avec un secrétaire général à leur tête...

 

Mais le plan bleu* eut aussi des ramifications à Chamalières avec le MAC (mouvement anti-communiste) et sa tentative d'assassinat de mars 1947.

 

Ce fut aussi le pseudo AFL (armée française loyale) de la région de Montbéliard, crée pour organiser des milices en soutien des forces de l'ordre en cas de grèves, toujours avec cette idée de lutter contre le communisme.

 

Tous ce beau monde, quarante six inculpés, allait se retrouver devant la 17° chambre correctionnelle, le jeudi 20 janvier 1949 au palais de justice de Paris.

 

Enfin, l'auteur replace cette piteuse et ridicule affaire a son juste niveau:

 

"Ce plan bleu doit être ramené a ce qu'il est réellement, c'est a dire une escroquerie fabriquée de toutes pièces par un aventurier, nanti d'un faux nom, d'un faux titre et de fausses décorations. Ce n'est donc pas a proprement parler une affaire politique, mais une vulgaire affaire de droit commun. Aurouet dit de Mervelce qui vit d'expédients monte tout simplement une arnaque en exploitant la peur du communisme (c'est moi qui souligne)pour tenter de soutirer de l'argent auprès des maitres de forges lorrains, de la direction des usines Michelin et des négociants en champagne. Seulement, s'il veut paraitre crédible, il lui faut échafauder un plan d'action et obtenir des cautions morales du cote des généraux ayant appartenu a la France libre. L'escroquerie prend alors les apparences d'un complot et le"major"fait mine de s'en convaincre. Lorsqu'il rencontre le comte de Vulpian, il trouve en lui le"pigeon"idéal. Le châtelain des Bois l'héberge et le nourrit. Pour flatter et impressionner son hôte, Mervelce ébauche sur les pages de son cahier bleu un plan de renversement du régime républicain qui est effectivement, comme il l'a dit lui-même au procès, une pure spéculation de l'esprit..."

 

Donc, il était une fois dans la nuit du jeudi 27 mars 1947...

 

Bonne lecture

 

*le nom de plan bleu vient de la couleur du cahier contenant le plan d'action de la soit-disante conjuration

 

Proposé par Laurent Boussaton le dimanche 17 juin 2007 à 20h29

Dernière contribution le lundi 18 juin 2007 à 10h13

http://www.livresdeguerre.net/forum/sujet.php?sujet=1063

 

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