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http://www.fipa.tm.fr/programmes/2002/photos/1787.jpgLa Première Guerre mondiale marque un franchissement du seuil de brutalité infligée aux corps des combattants. En ce sens, les "Gueules cassées" constituent l'exemple le plus emblématique de la violence nouvelle des combats. En effet, jamais dans les conflits antérieurs l'activité guerrière n'avait induit de tels dégâts corporels. Plus de 70% des blessures sont désormais infligées par des projectiles d'artillerie (éclats d'obus, de bombes, de grenades...). 


Les retards dans les évacuations des blessés, imputables à l'absence d'anticipation, de préparation et d'expérience du Service de Santé face à la guerre moderne, ont pour les blessés au visage de lourdes conséquences. Aux complications immédiates, hémorragies et asphyxie, les blessés maxillo-faciaux se trouvent confrontés à deux types de complications secondaires : les constrictions et les pseudarthroses des mâchoires (consolidation en mauvaise position des fractures). La plupart des blessés au visage présentaient à leur arrivée dans les hôpitaux spécialisés, situés à l'arrière du front, ces types de complications...


« Lieu le plus humain de l'homme », le visage est à la fois un carrefour esthétique et fonctionnel. Toutes les atteintes au visage déterminent de graves infirmités. Défiguré, le blessé se trouve alors confronté à l'expérience du démantèlement de sa personnalité. Il s'expose ainsi à une double violence : la première, est liée à la difficulté de reconnaître un visage qui n'est plus le sien ; la seconde procède de la modification de la relation à autrui, nécessitant l'élaboration de nouveaux rites d'interaction...


1914 - 1918 : Les gueules cassées

http://www.bium.univ-paris5.fr/1418/gener2.swf



http://www.cinema-francais.fr/images/affiches/affiches_d/affiches_dupeyron_francois/la_chambre_des_officiers.jpgLa chambre des officiers

Un film français de François Dupeyron, avec Éric Caravaca, Isabelle Renauld, André Dussollier...

Au début du mois d’août 1914, Adrien, un jeune et séduisant lieutenant, part en reconnaissance à cheval. Un obus éclate et lui arrache le bas du visage. La guerre, c’est à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce qu’il la passe, dans la chambre des officiers. Une pièce à part réservée aux gradés atrocement défigurés par leurs blessures. Un antre de la douleur où chacun se voit dans le regard de l’autre. Cinq ans entre parenthèses à nouer des amitiés irréductibles avec ses compagnons d’infortune. Cinq ans de "reconstruction" pour se préparer à l’avenir, à la vie.

Adapté du roman de Marc Dugain, dans lequel l’écrivain racontait la convalescence des soldats de 14-18 dans un château où enfant, il accompagnait son grand-père, le film "La Chambre des Officiers" que nous verrons ce soir est sans aucun doute un des énièmes films sur la Grande guerre et ses atrocités, mais c’est surtout un film sur ceux que l’on a coutume http://www.cine-files.com/cinemaniacs/photos/2001/10/cha1.jpgd’appeler "les gueules cassées". François Dupeyron a choisi pour traiter de ce sujet de s’éloigner des champs de batailles et de s’appuyer sur le côté psychologique du drame. En effet, que devient-on lorsqu’un obus ou le gaz vient modifier votre image ? Comment se passe le retour chez soi lorsque le visage est brûlé ou qu’un membre vous manque ? Là, pas de cellule psychologique si ce n’est l’infirmière condescendante ou l’ami voisin de tranchée qui vous soutient. Voilà en quelque sorte la trame de ce magnifique chef-d’œuvre tracée, les acteurs sont remarquables, les images sont somptueuses même dans leurs atrocités, ce n’est pas pour rien que ce film a reçu le César de la meilleure photographie. "La chambre des officiers", c’est l’après de la guerre, c’est comment reconstruire sa vie quand l’on se sent un autre, diminué par le handicap. Le handicap naturel ne se suffit-il pas à lui-même pour que des monstres précipitent dans une guerre stupide des hommes et des femmes qui ne demandaient qu’à vivre ? Enfin ce film, c’est surtout la reconnaissance de la connerie des hommes.

http://www.temoignages.re/les-gueules-cassees-de-14-18,13744.html

PH. T.



http://noscommentaires.free.fr/ComptesRendusGuerre/COUVERTURES/LA_CHAMBRE_DES_OFFICIERS.JPG" Certains hommes rencontrent la mort avant d'autres... "

Quatrième de couverture

"La guerre de 14, je ne l'ai pas connue. Je veux dire, la tranchée boueuse, l'humidité qui traverse les os, les gros rats noirs au pelage d'hiver qui se faufilent entre les détritus informes, les odeurs mélangées de tabac gris et d'excréments mal enterrés, avec, pour couvrir le tout, un ciel métallique uniforme qui se déverse à intervalles réguliers comme si Dieu n'en finissait plus de s'acharner sur le simple soldat. C'est cette guerre-là que je n'ai pas connue."

Dans les premiers jours de 14, Adrien F, lieutenant du génie, est fauché par un éclat d'obus sur les bords de la Meuse. Défiguré, il est transporté au Val-de-Grâce où il séjournera cinq ans dans la chambre des officiers. Au fil des amitiés qui s'y noueront, lui et ses camarades, malgré la privation brutale d'une part de leur identité, révéleront toute leur humanité. De cette épopée dramatique, émouvante, mais drôle aussi parfois, on retiendra que des blessures naît aussi la grâce. --Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.

La chambre des officiers : Edition spéciale (Broché)

de Marc Dugain (Auteur)

Broché: 171 pages

Editeur : Pocket (5 novembre 2009)

Collection : BEST



http://www.rdv-histoire.com/fichiers/images/DUGAIN_Marc.jpgDugain Marc  (1957)

Nationalité: Française

Biographie :

Marc Dugain est né au Sénégal. Il arrive en France à l'âge de sept ans.

Il fait ses études à l'Institut d'études politiques de Grenoble, où il étudie les sciences politiques et la finance, avant de prendre la tête d'une compagnie d'aviation.

En 1998, il publie "La Chambre des Officiers" qui reçoit près de vingt prix littéraires et est adapté au cinéma.

Actuellement, Marc Dugain vit au Maroc depuis le début des années 2000

Bibliographie de Marc Dugain
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