Document 2008 - Pour la première fois, ce livre nous plonge dans la vie de couple des Présidents, en disséquant les liens obscurs et puissants qui les unissent au pouvoir. Trompées avec d'innombrables rivales, sacrifiées à la dévorante passion de la politique, déshabillées, épiées, critiquées, les épouses des chefs d'États résistent pourtant. Par devoir. Par amour. Et parce qu'ils ont besoin d'elles.
« Maintenant que vous êtes Première Dame, de quoi avez-vous envie ? - De ne plus l'être ! » Anne-Aymone Giscard d'Estaing
Chroniqueuse et grand reporter, Christine Clerc est l'auteur d'une douzaine de livres dont le Journal intime de Jacques Chirac. Elle a reçu le prix Albert-Londres pour Le Bonheur d'être Français.
«Christine Clerc ne juge pas, ne jauge pas, elle raconte. Et le lecteur a l'impression d'être enfermé dans la cage de ces fauves.» - Marianne
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Les courts extraits de livres : 22/06/2008
Extrait de l'introduction : L'adieu au bonheur
Elle n'était pas heureuse dans ce palais de verre - cette prison transparente de Bercy, où tous ses gestes étaient épiés, déformés, colportés. Ce printemps là, «Le Canard enchaîné» l'avait accusée d'avoir fait acheter 42 téléviseurs à écran plat pour les proches collaborateurs de son mari et ses enfants. Une folie ! Cécilia Sarkozy n'en revenait pas. Place Beauvau, elle avait souvent été critiquée pour son «omniprésence» auprès de son mari. Un reportage télévisé, qui la montrait recevant des préfets à déjeuner et assistant à une séance d'entraînement des gendarmes du Raid, lui avait été aigrement reproché : se prenait-elle pour le ministre de l'Intérieur lui-même ? Ce n'était pas ce qu'on attendait d'une «femme de...». La presse, mais aussi certains membres de l'entourage de Nicolas, dont elle soupçonnait depuis longtemps la jalousie, auraient aimé la remettre à sa place : de femme dévouée, soumise, effacée. De «dame de bonnes oeuvres» pendant qu'ils y étaient !
Mais jamais la malveillance n'avait atteint ce niveau. On avait beau lui dire que c'était normal : toutes les femmes de présidents ou de futurs présidents enduraient ça. Les reines aussi, avant elles : depuis Marie-Antoinette, les Français s'en prenaient régulièrement aux «Premières dames de France», qu'ils les appellent ou non «l'étrangère». Il était prévisible d'ailleurs que la pression s'accentue de jour en jour, puisque son mari, Nicolas Sarkozy, avait défié le président de la République, Jacques Chirac. Comme le disait Nicolas, c'était le signe qu'«on» faisait peur. Cécilia aurait dû en sourire, en être flattée. Pourtant, elle ne s'y faisait pas.
Auteur : Christine Clerc
Date de saisie : 05/06/2008
Genre : Biographies, mémoires, correspondances...
Éditeur : Points, Paris, France
Collection : Points, n° 1957